Pour vous permettre de bien situer le contexte de l'évènement décrit dans ce site, une petite introduction semble nécessaire à la bonne compréhension d'une des plus grandes victoires du roi de Macédoine Alexandre III Argéade dit "le Grand".

Carte de la macédoine et de ses voisins

La Macédoine antique était à peu près aussi grande que l'actuelle. Situé au Nord de la Grèce, ce pays, au climat continental plus rigoureux mais aussi plus propice à l'élevage et aux cultures que ne l'était celui de la Grèce, était divisé en deux régions. La zone de plaine descendant vers la mer était peuplée de solides paysans soumis à la puissante dynastie des Argéades. Les régions montagnardes entourant cette vallée étaient en revanche aux mains de familles nobles plus ou moins indépendantes. Les deux régions étaient complémentaires, l'élevage de montagne dépendait du marché des plaines tandis que ces  dernières ne pouvaient se passer des débouchés commerciaux de la montagne. Les paysans des plaines étaient issus  d'anciens immigrants de culture hellénique et parlaient un dialecte grec, les montagnards étaient plus proches de leurs voisins thraces et illyriens méconnaissant la langue d' Homère.

La monarchie était élective, le souverain était choisi par l'assemblée du peuple en armes et son absolutisme était tempéré  par la coutume. État plutôt continental, son accès à la mer était faible tandis qu'il était entouré de multiples voisins : la Thrace à   l' Est, confédération de farouches tribus montagnardes alliées dont elle était séparée par le fleuve Strymon ; l' Epire  (l'Albanie actuelle) à l' Ouest, royaume assez semblable à la Macédoine dans sa géographie et son organisation ; l' Illyrie au Nord, ensemble montagneux peuplé de tribus plus ou moins soumises ; enfin la Thessalie au Sud, région de vastes plaines propices à l'élevage dont elle était séparée par le massif du Mont Olympe. 

Philippes II (359-336), le père d'Alexandre le Grand, avait soumis ces populations barbares, qui étaient devenues tributaires du roi de Macédoine. Il sécurisa ainsi les frontières du royaume et lui assura la domination politique de la Grèce. En effet,  il était devenu l' Hégémon de la Ligue de Corinthe, ensemble des cités grecques sauf Sparte, qu'il avait constitué afin de maintenir la paix entre elles, après un siècle de conflits latents. La Grèce pacifiée, l' hellénisme était alors à l'aube d'une conquête inespérée et seul un personnage au charisme exeptionel pourrait la réaliser. Il va donc revenir à Alexandre d' accomplir cet exploit. 

334 av J-C, celui-ci traverse l' Hellespont et débarque en Asie Mineure sur les terres du Roi des Roi achéménide Darius III dont l' empire va de la mer Egée à l' Indus. En 331, le grand roi avait déjà subi deux défaites : l'une au Granique, en Asie Mineure, avait pu être imputable à la maladresse de ses généraux mais à Issos, l'année suivante, Darius lui même commandait et fut vaincu. A Gaugamélès, L' achéménide jouait donc sa dernière carte face à Alexandre mais également vis à vis des peuples sous sa domination et parmi ses compagnons de la haute noblesse perse. L' armée ainsi rassemblée dans cette nouvelle confrontation réunissait de 130 000 à 180 000 hommes, essentiellement des cavaliers venus de tout l' empire, des éléphants (20), des chars à faux (150), enfin l' infanterie était pour l'essentiel médiocre, hormis la garde perse. Face à ces contingents plus ou moins disparates, Alexandre alignait moins de 50 000 hommes.